Cholécystectomie : Diagnostic Infirmier & Plan de soins

Ce guide vous aide à offrir des soins adaptés aux patients après l’ablation de la vésicule biliaire. Il présente : l’évaluation infirmière, les interventions à réaliser, les objectifs de soins et les diagnostics infirmiers spécifiques à ces patients. Il vous permet de mieux comprendre leurs besoins et d’améliorer la qualité de vos soins spécialisés.

I. Qu’est-ce que la cholécystectomie ?

La cholécystectomie est l’opération chirurgicale qui consiste à enlever la vésicule biliaire. Elle est généralement faite par laparoscopie, avec de petites incisions et des instruments spéciaux. Cependant, dans certains cas (calculs biliaires volumineux ou multiples, symptômes sévères), une chirurgie ouverte est nécessaire.

1. Comment se déroule l’opération ?

  • Le chirurgien enlève la vésicule biliaire attachée au foie.
  • Le canal cystique, les veines et les artères de la vésicule sont fermés ou ligaturés.
  • L’accès se fait souvent par une incision sur le côté droit ou au milieu de l’abdomen.
  • Si des calculs sont présents dans le canal biliaire principal, une radiographie (cholangiographie) peut être faite pendant l’opération pour les localiser.
  • Parfois, le canal biliaire est élargi pour faciliter l’élimination des calculs, soit en entier, soit après les avoir broyés avec un instrument fin.
  • Après avoir examiné le canal biliaire principal (canal commun), le chirurgien place souvent un tube en T.
  • Ce tube permet de drainer la bile pendant que le canal cicatrise, et facilite aussi des examens ou traitements supplémentaires, comme une radiographie postopératoire (cholangiographie) ou le retrait/dissolution de calculs si nécessaire.

2. Quand la cholécystectomie ouverte est-elle nécessaire ?

  • Quand la chirurgie laparoscopique ne permet pas de retirer un calcul dans le canal biliaire.
  • Lorsque la taille ou la morphologie du patient empêche l’accès à la vésicule biliaire avec des instruments laparoscopiques :
    • Patient très obèse
    • Patient de petite taille
  • Dans ces cas, le chirurgien effectue une cholécystectomie ouverte conventionnelle, qui offre un meilleur accès pour enlever la vésicule biliaire et les calculs.

1. Gérer la douleur et l’inconfort

II. Priorités des soins infirmiers après une cholécystectomie

Soulager la douleur postopératoire pour permettre au patient de bouger et respirer correctement.

2. Surveiller et prévenir les complications

Vérifier les signes de fuites biliaires, d’infection ou d’autres problèmes postopératoires.

3. Favoriser la cicatrisation et prévenir les infections

Soigner correctement le site opératoire et surveiller l’apparition de rougeurs, de chaleur ou d’écoulements.

4. Administrer les traitements prescrits

Donner les antibiotiques et autres médicaments selon les prescriptions.

5. Informer le patient

Expliquer les soins à domicile, les modifications alimentaires et les restrictions d’activité.

6. Encourager la mobilisation et les exercices respiratoires

Aider le patient à se lever tôt, marcher et pratiquer des exercices de respiration pour prévenir les complications pulmonaires.

III. Évaluation infirmière

L’infirmière évalue à la fois les signes subjectifs (ce que le patient ressent) et objectifs (mesures et observations) :

  • Respiration : tachypnée, respiration superficielle, difficulté à respirer profondément ou à tousser.
  • Peau et tissus : plaie chirurgicale, rougeurs, écoulements, gonflement.

IV. Diagnostic infirmier

  • Après l’évaluation, l’infirmière formule un diagnostic infirmier, qui guide les interventions.
  • Ces diagnostics servent de cadre pour organiser les soins, mais dans la pratique, l’expertise et le jugement clinique de l’infirmière sont essentiels pour adapter le plan de soins aux besoins spécifiques de chaque patient.
  • L’objectif final est de répondre aux préoccupations et priorités de santé du patient, plutôt que de se concentrer uniquement sur les étiquettes de diagnostic.

V. Objectifs infirmiers

Les objectifs à atteindre pour le patient sont  :

 

  • Maintenir une fonction respiratoire optimale : encourager une respiration profonde et une toux efficace.
  • Prévenir les complications postopératoires : surveiller les signes d’infection, de fuite biliaire ou d’hémorragie.
  • Assurer une cicatrisation rapide et sans infection de la plaie opératoire.
  • Promouvoir une mobilité précoce pour éviter les complications liées à l’immobilité.
  • Fournir une éducation appropriée concernant les soins postopératoires, les restrictions alimentaires et les activités physiques.

VI. Interventions infirmières

1. Gestion de la douleur et confort

  • Évaluer régulièrement la douleur à l’aide d’échelles adaptées.
  • Administrer les analgésiques prescrits et surveiller leur efficacité.
  • Appliquer des techniques non pharmacologiques telles que la relaxation ou la chaleur locale, si indiqué.

2. Surveillance respiratoire

  • Encourager la respiration profonde et la toux toutes les heures pour prévenir l’atélectasie.
  • Effectuer des exercices respiratoires pour améliorer la ventilation pulmonaire.
  • Positionner le patient en position semi-assise pour faciliter l’expansion pulmonaire.

3. Soins de la plaie opératoire

  • Inspecter régulièrement le site opératoire pour détecter des signes d’infection ou de déhiscence.
  • Changer les pansements selon les protocoles établis.
  • Assurer une hygiène rigoureuse lors des soins de la plaie.

4. Surveillance des drains et du tube en T

  • Vérifier la perméabilité du drain ou du tube en T.
  • Mesurer et enregistrer les volumes de drainage.
  • Informer le patient sur l’entretien du tube et les signes d’infection à surveiller.

5. Mobilisation et prévention des complications liées à l'immobilité

  • Encourager les mouvements actifs et passifs dès que possible.
  • Aider le patient à se lever et à marcher progressivement.
  • Utiliser des dispositifs d’aide à la mobilisation si nécessaire.

6. Éducation du patient

  • Expliquer les soins postopératoires à domicile, y compris les soins de la plaie et la gestion des drains.
  • Informer sur les restrictions alimentaires, notamment l’évitement des graisses et des aliments irritants.
  • Conseiller sur les activités physiques, en soulignant l’importance de la reprise progressive.

VII. Conclusion

En résumé, la cholécystectomie, qu’elle soit laparoscopique ou ouverte, représente une intervention fréquente pour traiter les calculs biliaires et prévenir les complications associées. La qualité des soins infirmiers post-opératoires est essentielle pour assurer une récupération rapide, prévenir les complications et améliorer le confort du patient. Un plan de soins bien structuré, incluant l’évaluation des fonctions respiratoires, la gestion de la douleur, le suivi de la plaie opératoire et l’éducation du patient, permet d’orienter les interventions de manière efficace et sécurisée.

 

La surveillance des drains et tubes, la promotion de la mobilisation précoce et le soutien aux changements de mode de vie sont autant d’éléments clés pour optimiser la guérison. Enfin, l’expertise et le jugement clinique de l’infirmière restent au cœur de l’accompagnement, garantissant que chaque patient reçoit des soins personnalisés adaptés à ses besoins spécifiques. Avec ces bonnes pratiques, les patients peuvent retrouver leur autonomie et leur qualité de vie plus rapidement après une cholécystectomie.